Articles – Réflexions méditatives
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Les émotions et le corps
«La peur au ventre», «sentir monter la colère», «la tristesse me serre le cœur». La langue française attribue depuis des siècles une manifestation physique à chacune de nos émotions, et les recherches scientifiques menées ces vingt dernières années ont montré que cela n’avait rien d’une croyance populaire. Dernière preuve en date: la «carte corporelle des émotions » établie par des chercheurs finlandais. Leurs travaux, publiés le 31 décembre 2013 dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS), confirment notamment que les principales émotions humaines que sont la peur, la tristesse ou le bonheur sont ressenties physiquement de la même façon pour tous, quelle que soit la culture d’origine de l’individu.
L’équipe du Dr Lauri Nummenmaa, de la faculté des sciences d’Aalto, s’est appuyée sur les témoignages de 701 volontaires à qui étaient présentées des images ou vidéos éveillant une émotion spécifique. Les participants devaient représenter sur une silhouette humaine les parties de leur corps qui se trouvaient suractivées, ou, au contraire, dont l’activité diminuait. «Nous avons été surpris de constater qu’à chaque émotion correspondait une combinaison précise de sensations, et que celle-ci était reproduite spontanément par la majorité des participants, qu’ils viennent de Finlande, de Suède ou de Taïwan», explique au Figaro le Pr Nummenmaa.
Une interface entre le corps et le cerveau
À la plupart des émotions dites «primaires», comme la colère, la peur ou la surprise, était ainsi associée une augmentation de l’activité au niveau de la poitrine, «caractérisant vraisemblablement une accélération des rythmes respiratoires ou cardiaques», notent les auteurs. À l’inverse, la tristesse se distingue par un affaiblissement de l’activité des membres supérieurs. Les sensations gastro-intestinales et de la gorge sont propres au dégoût. À noter: le bonheur est la seule émotion à se traduire par une élévation de l’activité de l’ensemble du corps. « En regardant la silhouette cartographiée, on pense effectivement à l’expression «rayonner de bonheur», s’amuse Jean-Louis Millot, professeur en neurosciences à l’université de Franche-Comté.
Pour le spécialiste, cette topographie inédite pourrait faire avancer la recherche dans la compréhension des mécanismes émotionnels encore mal connus. «La méthode pourrait par exemple être appliquée à des anorexiques, dont on sait qu’ils souffrent d’une perception perturbée d’eux-mêmes.»
«Quelle que soit l’émotion que l’on ressent, elle n’est pas anodine pour le corps », ajoute Henrique Sequeira, professeur en neurosciences affectives à l’université de Lille (I et II). «Les émotions sont une véritable interface entre le cerveau et le corps. » Elles induisent des réactions musculaires, hormonales, neurologiques et immunitaires. «C’est d’ailleurs ces liens qu’explore la médecine psychosomatique, selon laquelle «des émotions répétées peuvent avoir, chez certains individus prédisposés, un impact positif (guérison plus rapide d’un cancer) ou négatif (vulnérabilité cardio-vasculaire, asthme) sur la santé, en frappant de façon répétée et inutile sur le même organe», explique-t-il. Il reste désormais à définir pour chaque «carte émotionnelle» des indicateurs physiologiques précis qui pourraient être mesurés de façon objective et permettraient de repérer d’éventuels dysfonctionnements émotionnels.
L'autophagie
Un Nobel pour la médecine
Le Prix Nobel 2016 de médecine a été attribué au Japonais Yoshinori Ohsumi. Ce biologiste de 71 ans, professeur au Tokyo Institute of Technology, est ainsi récompensé pour les recherches qu’il mène depuis près de 30 ans sur l’autophagie.
L’autophagie ? Ce terme a été inventé il y a un demi-siècle par un autre savant ayant reçu le Nobel, le Belge Christian de Duve. Il désigne le phénomène par lequel la cellule dégrade et recycle ses propres composants. Du grec « auto » (soi-même) et « phagein » (manger), c’est à proprement parler la capacité des cellules corporelles à se manger elles-mêmes, à digérer le cytoplasme et les protéines qui les constituent. Pour quoi faire ? Non pour se suicider mais au contraire pour assurer leur survie. C’est en effet un mécanisme de défense ancestral, un processus cellulaire grâce auquel l’organisme peut faire face aux deux menaces vitales principales, les infections et le manque de nourriture. En recyclant en lui-même tout ce qui peut l’être, un être vivant peut ainsi rester en vie plus longtemps. Yohsinori Ohsumi a élucidé les étapes du processus et a identifié la quinzaine de gènes impliqués dans son déroulement. Selon ses pairs, son Prix Nobel est mille fois mérité.
Car au-delà de leur intérêt scientifique, les travaux du biologiste japonais revêtent une importance énorme sur le plan médical. Dans d’autres laboratoires, on a en effet découvert que le cannibalisme autophagique permet à un individu de demeurer en bonne santé. Chez l’animal, ce mécanisme a déjà montré qu’il protégeait de plusieurs maladies comme le cancer, de certains processus inflammatoires ou encore de la résistance à l’insuline. Chez l’être humain, l’autophagie apporterait aussi une solide protection contre les troubles métaboliques. En intervenant également dans la dégradation des lipides, elle contribuerait à empêcher l’installation du diabète et de l’obésité. D’autres travaux ont mis en évidence ses vertus immunostimulantes, anti-oxydantes et protectrices contre les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…). Oshumi a d’ailleurs prouvé que l’inactivation de certains gènes de l’autophagie entraînait la dégénérescence neuronale chez des modèles animaux. En Belgique, une équipe universitaire vient de se distinguer en révélant comment l’autophagie peut faire mourir une tumeur ou, à l’inverse, profiter aux cellules cancéreuses. L’étape suivante est de mettre au point des médicaments permettant de réguler l’autophagie et de soigner ainsi de nombreuses maladies.
Mais pourquoi miser sur la chimie pharmaceutique alors qu’il existe un moyen très simple de stimuler le fonctionnement autophagique ? Comme le mot l’indique, ce mécanisme conduit le corps à se manger littéralement lui-même. Non pas de manière anarchique et destructrice, mais en favorisant la régénération cellulaire, l’homéostasie et le processus d’autoguérison.
Dans la nature, les animaux s’arrêtent spontanément de s’alimenter lorsqu’ils sont malades ou blessés. Depuis des millénaires, avant même Hippocrate, l’être humain expérimente les bienfaits de la frugalité, des monodiètes ou du repos digestif complet. Et depuis quelques décennies, la naturopathie traditionnelle a fait du jeûne thérapeutique un des outils majeurs de son approche. Bref, la médecine naturelle n’a pas attendu le Nobel 2016 pour tirer parti de l’autophagie, et la récompense attribuée lundi est en quelque sorte une validation d’un de ses préceptes fondamentaux : ne plus se nourrir pour s’autoguérir. En affamant des levures et des rongeurs pour en observer les instincts autophages, Yoshinori Ohsumi n’a jamais fait qu’enfoncer une porte ouverte depuis belle lurette ! Mon professeur en naturopathie, André Passebecq, recommandait particulièrement la pratique du jeûne en cas d’épisodes infectieux et fiévreux.
Avec le jeûne, l’exercice intense constitue assurément une bonne manière de stimuler l’autoguérison. Tout comme la restriction alimentaire, l’activité physique est de plus en plus étudiée pour ses effets autophagiques chez les souris de laboratoire. Pas par amour du sport évidemment, mais parce que les firmes pharmaceutiques rêvent de pouvoir un jour manipuler les gènes impliqués dans le processus et de trouver une molécule qui le reproduirait artificiellement. Bientôt un ersatz médicamenteux pour les sportifs fictifs ? Du jogging en gélule ou des pilules de fitness ? Du sport en pot chez les apothicaires ? On n’en est pas là, heureusement, d’autant que les chercheurs ont découvert le côté paradoxal de l’autophagie qui peut, de façon assez énigmatique, réprimer un cancer installé ou, au contraire, faire flamber une tumeur. Tant qu’elle n’examinera pas sérieusement les lois biologiques du Dr Hamer, la médecine a peu de chances de déjouer un jour cette ambivalence pro- ou antitumorale. Celle-ci atteste que l’autophagie ne sera jamais une panacée dispensant d’investiguer la causalité psycho-émotionnelle des maladies. Le corps n’a pas la solution si l’esprit demeure empêtré dans ses conflits.
Il n’empêche que les bénéfices anticancéreux du sport intensif sont désormais bien démontrés. Grâce à l’autophagie ? Ce serait parfaitement logique. Couronnées par le Nobel de médecine, les recherches sur l’autophagie pourraient éclairer cette fabuleuse action protectrice. Et par ricochet, Ohsumi et ses confrères pourraient mettre en lumière que la plus grave des maladies peut à tout le moins se contrôler par la pratique du jeûne et/ou par celle d’une activité physique soutenue. Le futur donnera alors raison aux médecines les plus sages, celles qui font appel aux forces de la nature.
Yves Rasir (Magazine Neosanté)
Réflexions méditatives
Le mythe de Narcisse - Fabrice Midal
Pourquoi le véritable mythe de Narcisse s’adresse à nous ?
Lors d’une émission de radio à laquelle je participais, l’animateur, voulant se faire l’avocat du diable, me dit : mais Narcisse, il était quand même trop bête de ne pas se reconnaître ! Ce n’est pas très crédible ! Au contraire, lui ai-je répondu. C’est ce qui nous arrive à tous ! Une de mes très chères amies a fait un grave burn-out. Je la voyais de semaine en semaine s’épuiser. Quand je lui en parlais, elle ne m’entendait pas. Pourquoi ? Parce qu’elle ne se voyait pas. Elle ne se respectait pas. Elle s’était oubliée.
Mathieu, qui enseigne dans les collèges la méditation, m’explique combien chaque fois qu’il parle de cet engagement aux élèves, ils en sont bouleversés. Les jeunes adolescents qu’il rencontre, n’osent pas parler de leurs angoisses, de leurs souffrances à leurs copains, et encore moins aux adultes. Ils ne veulent surtout pas demander de l’aide — ce serait pour eux un échec, une honte. Chacun croit que tout le monde va bien — sauf eux ! Autrement dit, on ne leur apprend pas à accepter leurs difficultés. On ne leur apprend pas que reconnaître leurs difficultés, leurs faiblesses, leurs peurs, loin de faire d’eux des faibles, leur permet de grandir.
Apprendre à s’aimer n’est pas ce que l’on imagine
C’est réussir à se rencontrer dans toute sa beauté, mais aussi avec ses faiblesses. En pouvant accepter de les reconnaître.
Nous avons beaucoup de mal à articuler ces deux mouvements — or c’est ensemble qu’ils nous permettent de nous accomplir.
Thich Nhat Hanh (Village des Pruniers)
La paix
« La paix nʼest pas seulement lʼabsence de violence. Il sʼagit plutôt de cultiver la compréhension, la vision profonde des choses et la compassion. Alliée à lʼaction juste, la paix et la pratique de la vision profonde, de lʼattention constante portée à nos pensées, à nos actions et à leurs conséquences. La pleine conscience est à la fois simple et profonde. Lorsque nous la cultivons au quotidien, ainsi que la compassion, nous faisons reculer la violence, jour après jour. Nous exerçons une influence positive sur notre famille, nos amis et toute la société.»
Pratiquer intentionnellement le générosité
Mon intention pour la journée: pratiquer intentionnellement la générosité et être créative dans les formes qu’elle peut prendre. Céder la priorité en voiture, une fois, deux fois, trois fois; ramasser le morceau de papier dans la rue et le mettre à la poubelle; sourire au maraîcher et aussi à la personne derrière moi qui fait la queue; choisir de suspendre les mots de plainte prêts à sortir de ma bouche et revenir dans ma respiration. Et je peux aussi m’inclure dans cette pratique: je choisis de prendre un moment pour recevoir le compliment lu dans un mail qui m’est adressé, de pratiquer la satisfaction quant au travail que j’accomplis d’instant en instant, de m’arrêter ne serait-ce que quelques instants alors que je sens la fatigue me gagner. Tourner la générosité vers soi n’est pas si facile et cette pratique me montre là où je rencontre des croyances enfermantes, des peurs, des appréhensions. En pratiquant la générosité, je me sens reliée à la communauté humaine et j’en ressens une joie profonde. C’est bon de donner et de recevoir. Les deux faces d’une même pièce, celle de l’ouverture du cœur.
Pensées Soufi
» Une chute ne me brise pas, ne me décourage pas, elle m’éveille seulement à une nouvelle vie «
St Paul dit : » la graine que l’on sème ne s’éveille pas à la vie à moins qu’elle ne meure » (1 Corinthiens 15:36). Une graine doit être détruite dans la terre si elle veut se déployer et lancer sa tige vers le ciel. La destruction est propre au processus de création.
Le voyage vers l’Unique connaît de nombreux à-coups et chaque fin est un nouveau départ. Une chute, si douloureuse soit-elle, peut s’avérer être un pas en avant. Quand on tombe, on s’arrête dans son élan et s’ensuit une pause. Ce qui naît de cette période de latence engendre un nouvel élan.
Dès lors, la pause après une chute est un moment crucial. Dans cet intervalle, si l’esprit et le cœur tirent leur courage de l’âme, un nouveau mode de vie, plus subtil, va s’enclencher. La cosse ou l’enveloppe de l’ancien soi va se réduire en miettes, une racine confiante va s’enfoncer dans la terre et une jeune pousse, pleine d’espoir va s’élever vers le soleil.
Pir Zia
« Changer de point de vue «
La clé du chemin qui mène à la joie et au bonheur nécessite de changer notre point de vue. Pour arriver à un bonheur durable, vivre une vie épanouie dans l’amour, l’harmonie et la beauté, il est nécessaire de décaler notre point de vue : A partir de la vision centrée sur soi de l’ego, d’aller vers une vue élargie qui embrasse le tout, une vue toujours aimante que l’on ne peut trouver que dans la profondeur pure et calme du cœur.
Comment pouvons-nous expliquer le progrès spirituel ? Qu’est-ce que c’est et à quoi ça ressemble ?
Le progrès spirituel c’est changer de point de vue. Quand une personne change son point de vue, qu’elle passe de la vision ancienne centrée sur soi, la vision égotique, à une vision nouvelle basée sur la présence divine, c’est comme si le monde avait changé, c’est comme si on renaissait à nouveau dans un monde entièrement différent. Naître à nouveau, cela signifie que l’âme est éveillée après être venue sur terre, et entrer dans le royaume des cieux signifie que le monde actuel, ce monde dans lequel nous sommes désormais apparaît comme étant les cieux dès l’instant que notre point de vue a changé. N’est-ce pas intéressant et merveilleux de penser que cette même terre sur laquelle nous marchons, apparaît comme la terre pour une personne et les cieux pour une autre. Et il est encore plus intéressant encore de remarquer que c’est nous qui la transformons, ce changement ne vient pas de l’étude ou de quoi que ce soit d’autre mais simplement parce que nous avons changé notre point de vue.
Rumi
« La gratitude »
Nous vivons dans un monde en perpétuel changement, rien n’est immuable sur terre, par la volonté divine, chaque forme change et est transformée en quelque chose d’autre : notre famille, nos enfant, nos amis, notre maison, notre nation, rien ne reste peut rester à l’identique éternellement, chaque chose vient à l’existence, reste pour un moment et ensuite est transformée en quelque chose d’autre. Il peut nous apparaître qu’il y a une fin, une mort mais en réalité il n’y a que la transformation continuelle d’une forme vers une autre.
La vie ne meurt pas, la vie ne peut pas mourir, elle passe simplement d’une forme à une autre. Tout sur terre va passer d’une forme à une autre. Il n’y a aucun intérêt à résister au changement, le changement se produira que nous le voulions ou non, il y a un grand projet sous tendu, un projet au-delà de notre compréhension. Nous pouvons choisir d’accepter ce qui ce passe ou nous pouvons résister à ce qui arrive, mais nous ne pouvons pas arrêter le changement.
Face à tous ces changements inévitables, nous devrions prendre le temps de remarquer et de remercier pour tout ce qui est plaisant et confortable dans notre vie. Nous recevons de merveilleux cadeaux et si souvent nous les prenons comme un dû sans même les remarquer. Avoir la capacité de voir, avoir des bras, des jambes, avoir des amis, cela passera, alors prenons le temps de nous réjouir pour tout ce que nous avons dans le moment présent, car tout cela aussi cessera à un moment de notre vie. Célébrons, dansons, chantons, et prenons le temps à chaque instant présent d’offrir des pensées sincères de gratitude et de révérences. Soyons pleins de gratitude pour ce qui arrive, parce que tout a été envoyé comme un guide de l’au-delà.
Rumi
« Avant de demander à Dieu, ce que vous voulez, d’abord remerciez-le pour ce que vous avez » (Talmud)
« Soyez beau »
A chaque moment de la journée, le thème central de la présence divine est simplement cela « soyez beau ». Chacun des magnifiques attributs de l’humanité tels que la gentillesse, la générosité, la compassion, la grâce, la joie, émerge de la merveilleuse présence divine qui existe dans la profondeur pure et calme du cœur. La beauté que chaque personne montre glorifie véritablement la source de la beauté et va être une invitation pleine d’espoir pour les autres à se tourner à leur tour à leur manière vers la même source, comme des papillons attirés par la flamme.
Que signifie « être beau » ?
Etre beau signifie laisser nos pensées, nos mots, nos actions apporter la présence divine dans le monde.
Etre beau c’est saluer chaque personne avec grâce, amour, compassion et joie, c’est voir la présence permanente de la beauté divine en chaque individu, en chaque chose, partout autour de nous
Etre beau c’est exprimer notre gratitude joyeuse pour tout ce que nous recevons.
Etre beau c’est permettre aux rayonnements divins de notre propre lumière intérieure de se refléter et rayonner sur tous les êtres sans aucune préférence, sans faire aucune différence entre les personnes.
Etre beau c’est ne rien attendre en retour,
Ce qui est véritablement beau émerge toujours de la profondeur de notre cœur aimant. Vous serez le plus beau quand vous vivrez en harmonie avec votre idéal le plus élevé et vos aspirations les plus grandes. On ne peut pas être l’expression de la véritable beauté quand on essaye d’être comme quelqu’un d’autre.
Suivez les inspirations de votre cœur, suivez cet esprit de guidance qui est véritablement en vous, soyez beau à votre propre manière.
Hazrat Inayat Khan (Fondateur de l’Ordre Soufi)
La méditation - reflexions de J. Casterman ( Centre Durckeim )
Comment méditer ?
Dans les années 1960, j’ai bien entendu cherché la réponse à cette question dans quelques rares ouvrages ayant pour thème le zen. Mais la vraie réponse à cette question, comment méditer, m’a été donnée dans le petit bureau de Graf Dürckheim lors de mon premier séjour en Forêt Noire en 1967. Non pas, comme dans les livres, à l’aide de paroles-idées, mais dans l’accomplissement de ce qu’un maître zen appelle la parole-événement : « Voilà, comme vous souffrez actuellement d’un sérieux problème au genou, asseyez-vous sur l’avant de la chaise … le dos droit … dans la tenue la plus juste qui soit pour un être humain, ni crispé ni avachi et, dans l’absolue immobilité du corps vivant, le corps que vous êtes , exercez la pleine attention au va-et-vient qu’est la respiration ». Le Chemin est la technique ; la technique est le Chemin. Pas de discours, pas de théorie. Comment méditer ? En, pratiquant la méditation ! Cela n’a rien d’extraordinaire. L’enfant d’un an, qu’il soit né en Extrême-Orient ou en Occident, n’a pas besoin d’explications pour faire ses premiers pas ; l’enfant apprend à marcher … en marchant. Pourquoi méditer ?Lorsque j’ai demandé à Graf Dürckheim, « Pouvez vous me donner une bonne raison pour méditer chaque jour ? », il m’a répondu « Oui, parce que c’est l’heure … ! »Cette réponse est en totale opposition avec la multitude des raisons de pratiquer proposées dans les ouvrages qui présentent la méditation de pleine conscience (Mindfulness Meditation). Méditez afin de vaincre l’insomnie ! Méditez pour élargir vos capacités mentales ! Méditez pour assumer le stress dans votre entreprise.Parmi ces buts, il en est un qui me laisse coi : « Le corps des Marines (USA) effectue des recherches afin de voir si la pratique de la méditation de pleine conscience peut améliorer les performances des troupes ! ». « Méditer parce que c’est l’heure ! ». Cela signifie qu’il s’agit d’un pratique sans but, sans pré-méditation, sans conception à l’avance, sans prévisions, sans calcul de petits bénéfices souhaités par l’ego. Zazen est une pratique méditative qui ne s’appuie ni sur l’esprit d’acquisition ni sur l’esprit de performance.Mais dans ce cas, à quoi bon méditer C’est en pratiquant sans but que, depuis une quarantaine d’années, je fais l’expérience que la méditation de pleine attention n’est pas sans effets.Parmi ces effets il est une expérience décisive qui a changé ma manière d’être au monde. C’est le passage de l’idée illusoire « J’ai un corps » à l’expérience que « Je suis corps ». Nous devrions nous permettre une bizarrerie grammaticale et écrire « JeSuisCorps » sans intervalles ; parce qu’il n’y a ni distance ni écart de temps entre ce que nous nommons « Je » ce que nous nommons « Suis » et ce que nous nommons « Corps ». Ces trois événements sont inséparables, comme « la chaleur est inséparable de l’eau chaude »
Expérience décisive ? Oui ! Révélation expérimentale que le mental (mindful signifie avoir conscience “de” ou être conscient “de”) est le domaine de l’agitation, de l’inquiétude latente, du stress, de cet état d’être angoissé qui conduit au burn-out et à la dépression. Révélation expérimentale que JeSuisCorps, le corps qui en ce moment inspire (et moi je n’y suis pour rien) est le domaine du calme intérieur, le domaine de la confiance inconditionnelle, le domaine de la paix intérieure.
Jacques Castermane – Centre de méditation Durckeim Sesshin : Pratique intensive de la méditation« En renouvelant et en approfondissant la pratique d’un exercice – toujours le même – on approfondit la connaissance de soi ». Sesshin, un mot de la langue japonaise qui signifie « Aller droit au cœur ». Il s’agit d’une pratique régulière et intensive de la méditation afin d’expérimenter et de devenir conscient que :
La sesshin est un travail méticuleux sur soi-même afin de se libérer, en perdant l’habitude du « trop » : la surabondance de pensées inutiles, erratiques, et les réactions affectives auxquelles elles donnent naissance. L’attention portée sur les perceptions sensorielles prépare les conditions de l’éveil à notre vraie nature, notre nature essentielle. Jacques Castermane – Centre de méditation Durckeim Avoir infiniment de temps intérieurementAvoir infiniment de temps intérieurement. Cette manière d’être, en tant qu’être humain, a à faire avec le mot –rythme – qui n’est pas un mot mais une action vitale. Action vitale qui est le fondement des battements de notre cœur, de la respiration diaphragmatique comme aussi de la respiration du fascia auquel tout ostéopathe prête attention. Il y a aussi le rythme de la marche. Nous savons que l’arythmie cardiaque, comme l’arythmie respiratoire est, ou peut devenir, une pathologie. Il en est de même de l’arythmie dans l’acte de marcher. Le rythme est une ressource de notre être de nature, le corps vivant (Leib). A l’occasion d’une marche dans le désert, ce qui m’a fasciné c’est la manière de marcher des Touaregs ; des heures durant ils avancent portés par un rythme qui les emporte vers … l’infini. Répercussion impressionnant : le calme intérieur. L’homme du désert a infiniment de temps intérieurement. Les citadins ne vivent plus en adéquation avec le rythme naturel. Le citadin est conditionné à une cadence. Le résultat est l’agitation intérieure ; un homme, une femme, qui n’a jamais … le temps. La cadence engendre des mouvements mécaniques qui ressemblent à ceux produits par les machines dans les usines. Au point que l’être humain devient lui-même une machine. Vite ! Plus vite ! Augmentez la cadence ! La source du rythme est le vital ; la cadence a sa source dans le mental et ne renvoie donc à rien de vivant. Est-il souhaitable que l’être humain devienne une machine qui va agir et produire mécaniquement au nom d’intérêts matériels ou financiers ? La marche méditative est aussi importante que la méditation, assis immobile. Ces deux exercices participent à la guérison de la névrose urbaine qui conduit tant de nos contemporains au burn-out ou la dépression. Jacques Castermane – Centre de méditation Durckeim L’esprit de répétition« Le Tao est la technique ; la technique est le Tao » (Umeji Roshi) La technique, par contre, nécessite l’engagement du moi, de l’ego. La technique, c’est un exercice qu’il faut apprendre. Plusieurs étapes succèdent à ce point de départ : faire bien ce qu’on a appris … maîtriser ce qu’on fait bien … maîtriser parfaitement ce qu’on maîtrise. Au cours de ces différentes étapes, moi, j’y suis pour quelque chose ! Au cours de son séjour au Japon, Graf Dürckheim a assisté à un concours qui opposait les élèves de différentes écoles de tir à l’arc (Kyudo). Un juge regardait la cible : – le point d’impact de la flèche -. Un autre juge regardait : la manière d’être du tireur tout au long de la séquence des huit gestes qui permettent d’encocher puis de décocher la flèche. A sa grande surprise, un troisième juge observait seulement le visage du concurrent. Et si, à travers la moindre crispation du visage, il laissait transparaître un moi ambitieux ou anxieux … le tir était refusé ! Jacques Castermane – Centre de méditation Durckeim
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Divers
« Cultiver son «soi» supérieur avec la méditation pour une meilleure estime de soi »
Lorsque vous intégrez la pratique de la méditation dans votre vie, vous commencez à vous rendre compte qu’il y a une autre « caisse de résonance » qui vous écoute et vous donne des conseils utiles. Contrairement à tous les autres que vous étiquètent et vous jugent, elle ne le fait pas : il s’agit de votre Soi Supérieur, la version spirituelle de vous-même qui voit et observe tout ce qu’on appelle la vie. Il a toutes les réponses, parce que de son point de vue, il n’y a aucune limite, pas de doute ni trop d’attentes, mais seulement l’amour et la perfection. La seule façon pour vous connecter avec la sagesse de votre Soi Supérieur, c’est de méditer, car cela vous permettra d’ouvrir le cercle de communication et d’obtenir les bonnes réponses pour construire votre estime de soi.
cette pratique vous apporte des solutions, de l’attentions, de l’acceptation, un autre point de vue …tous ces cadeaux sont disponibles à tout moment, sans regret, sans jugement ni aucune intention cachée. Cela vous rend conscient(e) que tout changement est la croissance spirituelle. Cette prise de conscience intérieure vous fait briller à travers votre être physique et vous fait rayonner dans votre interaction avec les autres. De cette façon, la confiance en vous-même émane de votre esprit.
FAITES UNE RÉFLEXION
Pensez à votre enfance un instant Rappelez-vous : rien ne vous semblait impossible. Souvenez-vous aussi de ce moment où vous avez commencé à changer cette façon de penser ainsi sur vous-même…
Probablement les choses ont changé quand les personnes les plus chères vous ont dit quelque chose qui a fait voler en éclats votre ambition. Rappelez-vous qu’elles en parlaient en fonction de leur propre expérience, elles exprimaient à travers ces paroles, leurs propres besoins nourris …ou pas … mais sans intention de briser votre confiance. Cependant, l’impact sur vous a été profond.
Nous ne sommes pas sur cette terre pour confier nos capacités à quelqu’un d’autre. Ne permettez pas que la source de votre confiance en vous -même vienne de quelqu’un d’autre. En effet, si une personne décide à un moment ou l’autre que vous n’êtes pas aussi grand(e) qu’on le croyait, pensez-vous que ces propos peuvent vous changer ? Bien sûr que non!
La vraie et seule source de toute puissance personnelle réside et vient de l’intérieur de chacun de nous !
Deepak Chopra